" La Mona " de Misserghin par René Montaner
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Même si quelques amis me disent et me répètent souvent :
- il ne faut pas trop " Méditer...René ! " ...je ne peux m'empêcher de penser à ces Fêtes Pascales que nous passions souvent,soit sur les flancs de la colline de Santa Cruz,soit dans la forêt de Misserghin qui pour nous, étaient des Hauts-lieux de pélérinage .
Enfant,je me souviens que lorsque nous allions pique-niquer dans la forêt de Misserghin le lundi de Pâques, j'avais comme une espèce de peur bleue,de me retrouver " nez à nez " avec une bête sauvage qui dans mon imaginaire, serait venue de la Montagne des Lions !
Fort heureusement,la présence d'une foule nombreuse et sans doute aussi, le pouvoir miraculeux de l'eau de sa grotte et de sa vierge agissait sur moi comme une cartharsis de toutes ces angoisses et ces peurs que nos parents entretenaient inconsciemment en nous, à travers quelques histoires qui devaient nous rendre...encore plus sage !
En revanche,ce qui m'arriva en ce lundi de Pâques 1953,ne fit pas la Une de l'Echo d'Oran mais pour moi,ce fut un véritable choc !...dans tous les sens du terme.
Imaginez qu'à la fin de cette belle journée champêtre et après avoir dégusté de bons morceaux de "Mona" que ma mère et mes tantes venues d'Aïn el Turck avaient préparées, il nous fallut,reprendre l'autocar pour rentrer à Oran.
La foule était nombreuse,la file d'attente longue et la route sur le bas côté de laquelle nous attendions plutôt étroite.
Les chauffeurs avaient beau jouer du klaxon, peu de gens s'écartaient pour leur faciliter le passage.
La tension était forte , des cris commençaient à s'élever ici ou là ,et soudain,une grande bousculade se produisit dans la file d'attente.
(Suite ci-dessous)