Actualités - Journal de L'A.E.E.M.O


Comme au théatre…Par René Montaner.

samedi 8 janvier 2022 à 08h23

Comme au théatre…Par René Montaner.

Consulter la dernière Une de notre journal les Echos : http://www.oran-la-marine.com/lesechos2021.htm

Comme au théatre…Par René Montaner.


Le dernier édito de Jo du Nautic ,paru dans « les Echos de
la Marine » et intitulé « Avec ma révérence » ,me rappelle
le jour où , un certain Jacques Brel fit ses adieux au monde
du spectacle alors qu'il touchait du bout du doigt...
l'inaccessible étoile !


En saluant Jo ce soir, je sais combien l'exercice est difficile
car il faudrait ,pour bien faire, que l'on puisse se mettre
debout pour l'applaudir et lui crier « Bravo Jo » ...et merci
encore pour avoir pendant 20 ans au moins, occupé tous les
postes , joué tous les rôles, arbitré bien des conflits et, que
sais-je encore…sans oublier,bien sur , tous ces textes et
autres écrits publiés sur les bulletins et dans les colonnes du
livre d'or…


Il était capable ,en tout lieu et en toute circonstance , de
nous faire entonner soit l'hymne des Africains soit le chant
de guerre ! : « Mais non la Marine elle est pas morte !! »
qui est resté notre chant du ralliement .


Alors mon cher Jo, si ce soir ,le rideau tombe sur la scène
du petit théatre de Santa Susanna, on sait en revanche qu'il
va se lever sur un quatrième acte où tu vas jouer le vrai
rôle d'un Papi aux multiples facettes et aux talents
d'animateur hors pair, come si tu avais appris tout cela ,au
cours Florent !


Merci enfin à Marijo qui t'aura toujours épaulé et laissé
aller jusqu'au bout de tes projets et un grand Merci aussi à
nore Président d'Honneur ,Jean Claude Vera sans lequel
nous n'aurions jamais connu des moments d'Amtié aussi
rares.


Alors saches bien ,mon cher Jo que si de ton côté tu ne
nous oublieras pas , nous, de notre côté, nous te serons
toujours infiniment redevables de cette faculté que tu avais
d'unir et de réunir toutes les sensibilités et de continuer à
faire battre les coeurs de toutes ces jolies filles de la Marine
que nous avons aimées avant ...et qui sont devenues ,
femmes maintenant !...Tu connais bien la chanson !
Ainsi donc, tu vas essayer de te consacrer un peu plus à tes
proches car ,comme tu le dis si bien « Il y a un temps pour
tout ! »


Ah ! j'oubliais de dire aussi que ,après la disparition de
Jeannine et Guy Cavaillé, tu étais devenu l'une des
mémoires vives la plus riche...de la rue Basse d'Orléans et
que la Replacette était un peu ton Royaume....
Merci encore mon cher Jo pour tout ce que tu as fait car, je
crois que tu nous a donné le Meilleur de Toi-même.
Bonne chance pour les 20 ans à venir au cours desquels
nous espérons bien te voir vieillir auprès des Tiens comme
Ulysse après son long voyage…


Pour terminer je voudrais le faire à travers Brel et sa
chanson ... « Quand on n' a que l'Amour » mais aussi en
déclamant V.Hugo dans son poème « Océano Nox... »
« Oh ! Combien de Marins combien de Capitaines »…
sans oublier Beaudelaire qui me permet de te dire,pour
conclure que :
« ... toujours, en homme libre,tu cheriras la Mer ! ».
« Mais non la Marine ,elle est pas morte... ».


René ,l'Ami de Toujours et pour Toujours.

La Marine Oranaise… pleure Jeanine Bru épouse Cavaillé

vendredi 27 novembre 2020 à 18h23

La Marine Oranaise…  pleure Jeanine Bru épouse Cavaillé

La Marine oranaise est en deuil et nos coeurs sont en berne, à l'annonce de la disparition de

Jeanine Bru-Cavaillé,soeur aînée de notre ami Jo du Nautic.

 

Chacun d'entre nous savait déjà combien la longue et cruelle maladie d'Alzheimer l'avait diminuée et privée de cette mémoire exceptionnelle qui, pendant longtemps avait fait référence lors de nos rencontres et autres réunions oranaises.

Jeanine,c'était aussi un beau sourire ,des yeux un brin rieur,un brin moqueur ou plutôt malicieux qui laissaient deviner une âme sensible,dans une personnalité toute en douceur. Le timbre de sa voix ainsi que celui de ses éclats de rire n'étaient pas sans nous rappeler certaines actrices du cinéma italien de la grande époque.

Son physique ,faut-il l'avouer, complexait quelque peu ,les petits gars de la Marine qui n'osaient pas trop l'aborder,laissant ainsi le champ libre aux beaux garçons venus d'ailleurs...ce qui fit le bonheur d'un certain Cavaillé de son prénom Guy , « pato montalbanais » qui devint son mari pour la vie...et Dieu sait qu'ils formaient un très beau couple.

Ainsi donc,et au fil du temps et de la vie, Jeanine devint non seulement une épouse, une maman, une mamie et une soeur adorée mais aussi,une amie chère et une parfaite confidente pour beaucoup de jeunes femmes du quartier qui avaient besoin de soutien. Vous aurez alors compris pourquoi ,elle était au secret de toutes ces petites histoires de coeur qui se racontaient sur les bancs ou le muret de la Réplacette où encore sous le porche du « Petit-Pont » et qui faisaient les délices des langues les plus fines pour ne pas dire les plus pointues du quartier.

D'aucuns se souviennent encore de la complicité qu'elle entretenait avec Jocelyne,l'une de ses meilleures amies de jeunesse, avec laquelle elle aimait à s'installer dans un angle ,le plus panoramique qui soit à l'intérieur du café Nautic ,afin de voir défiler à l'extérieur ,sur le trottoir la jeunesse du quartier ; c'était alors,une sacrée partie de rigolade lorsqu'il s'agissait de classer les « beaux gosses » ou les « féos » et peu nombreux étaient ceux qui trouvaient grâce à leurs yeux complices,connaisseurs et rieurs.

Enfin ,est-il besoin de rappeler comment, chaque année, lorsque nous la retrouvions à Nîmes ,au sanctuaire de la vierge de Santa Cruz, elle nous régalait de ses délicieux petits mantécaos dont la recette était tenue secrète et ne se transmettait que de Mère en fille durant une journée précise du calendrier religieux.

Ces petits gâteaux qui ne circulaient qu'au moment du dessert,étaient vite pris d'assaut et nous aurions tant aimé qu'ils puissent se multiplier ...comme des petits pains,car nous en connaissions plus d'une ou plus d'un, qui auraient cher payé le droit d'en avoir, au moins un !

Alors Chère Jeanine ,en ce jour de tristesse mais aussi de souvenirs et de mémoire collective,que tes enfants, petits-enfants ,ainsi que toute ta famille et tes amis, soient assurés de notre peine la plus profond et de notre compassion fraternelle.

Avant de se quitter,un dernier regard vers toi Jeanine, pour te dire combien nous avons été heureux de te connaître , d'être nés comme toi,dans une ville et un port qu'on ne peut oublier et d'avoir grandi ,dans un quartier merveilleux d'où l'on pouvait apercevoir la Mer d'un côté et la colline de Santa Cruz de l'autre.

C'est là haut précisément que se trouvait cette vierge de Santa Cruz que tu as priée sur tous les tons et sous tous les cieux… Notre dernière phrase sera celle que nous récitions ensemble ,dans cette petite chapelle du patronage Don Bosco de la rue de L'Arsenal où , en s'adressant au Père éternel nous lui disions… « ...dites seulement une parole,et nôtre âme sera guérie... » A Vous Toutes et Tous ,nos plus sincères condoléances et notre peine la plus profonde. 

Texte de Guy et René Montaner Photo avec : Michel,René,Guy et Jeanine, Pierrette

Faire son chemin… R.MONTANER

vendredi 6 novembre 2020 à 17h28

Faire son chemin…


Ce n'est un secret pour personne que de rappeler que notre ami
Émile dit « Tchoumino » était un grand amateur de coquille qu'il
s'en allait chercher du côté de St Jacques de Compostelle et que
fort de ses 5 « compostella » diplôme du pèlerin , il était sans
aucun doute,le plus « titré » d'entre nous en matière de longues
marches mystiques sur le fameux « camino francés ».


Le voici donc aujourd'hui, arrivé au bout du chemin de sa vie .
Ce chemin , nous l'avons commencé ensemble dans les rues et
ruelles de notre quartier de La Marine oranaise ,dans la cour et sur
les bancs de classe de l'école Emerat, dans la cour du patro de la
rue de l'Arsenal ,sur les sentiers qui nous conduisaient déjà sur la
colline de Santa Cruz.


Enfant,je me souviens de lui comme un chenapan qui était
toujours en train de taquiner et de rigoler et ,avec sa gouaille ,il
était en quelque sorte « le Gavroche ! » du quartier » quant à la
course à pieds ,il n'était pas le dernier de la bande, bien au
contraire.


Lorsque nous nous sommes revus à Hyères pour notre premier
rassemblement sous la banière de L'Aeemo, j'ai découvert alors
un homme pèlerin capable de vous parler durant des heures des
anecdotes et autres aventures qu'il avait connues au cours de ses
longues marches vers St Jacques.
Je me souviens en particulier de deux ou trois anecdotes qu'il
racontait.


La première était celle où il fit la dure expérience de coucher une
nuit « au violon ! ».
En effet,il lui arriva de pénétrer dans une propriété ultra protégée
par des caméras de surveillance et quelques minutes après,il vit
débarquer la maréechaussée qui ne voulut rien entendre de ses
histoires de pèlerins égarés et qui le mirent « au trou » ! en attendant
de vérifier qu'il ne s'agissait pas d'un maraudeur ou d'un
cambrioleur.


La seconde anecdote fut à l'inverse , l'une des plus belles qu'il ait
connue car,ayant fait étape dans un monastère d'un ordre dont j'ai
oublié le nom, il y fut accueilli comme un frère et suprême
récompense ,le père supérieur lui confia le rôle de lecteur de
l'épître du premier office du matin à 5H !
Émile n'en dormit pas de la nuit et le lendemain matin ,il eut
toute les peines du monde à lire ,sans accrocher, le texte biblique
qu'il avait pourtant travaillé toute la sainte nuit...il mit çà sur le
compte de l'émotion car il ne cachât pas que sa vue s'était
troublée d'émotion.


Ensuite Emile parcourait le chemin, dans la plus pure tradition des
« Jacquets » c'est à dire en se mettant à la disposition des
personnes qui lui offraient le gîte et le couvert.
Il était capable de scier des bûches ,de bâtir un muret ,de tondre
des pelouses de casser des noix ! Et que sais-je encore.
Pour l'anecdote ,je crois me souvenir que lorsqu'il fit étape chez
Nicolas à Cournou,près de Cahors, il apprécia la table et respecta
la tradition en buvant un « chabrot » de vin vieux, au fond de
l'assiette de soupe de campagne qu'avait préparé , Viette ,
l'épouse de Nicolas ( qui nous a quitté l'an dernier) .
Pour les remercier,il proposa même à Viette de lui faire le
repassage du linge qui attendait dans la pièce voisine car ,disaitil
,j'ai l'habitude de le faire !


Alors et pour conclure,comment voulez vous que nous puissions
exprimer toute l'étendue de notre chagrin de voir Emile s'en aller
chercher sa dernière coquille.


A sa famille à ses proches à ses amis et à toutes celles et ceux qui
l'ont connu et aimé nous exprimons notre profonde affection et
leurs adressons nos plus sincères condoléances.

Salut à Toi, Emile, je t'assure que tu as su nous montrer le chemin et, un jour, à notre tour, nous mettrons nos pas dans les tiens pour essayer d'atteindre...l'inaccessible étoile, celle qui vient de s'allumer dans le ciel de Compostelle et où désormais tu résides...pour l'éternité.

Un copain d'enfance...René Montaner...de Montauban

René Montaner

A la recherche de la " CASA ROTA " - René Montaner

dimanche 16 août 2020 à 14h43

A la recherche de la « CASA ROTA »

Après tant et tant d'années d'exil ,et alors que nos mémoires commencent à donner quelques signes de fatigue , en particulier lorsque nous cherchons le nom d'une rue ou encore celui d'un ami avec lequel nous entretenons pourtant des contacts réguliers, je me suis surpris à essayer de retrouver quelle avait été l'histoire de la fameuse « casa rota » qui , vers le bas de la rue de l'Arsenal fut , pour beaucoup d'entre nous ,un peu comme une « Arlésienne -Oranaise! » Cette « casa rota » que j'ai souvent longée et traversée bien des fois, n'était en fait qu'un terrain vague et en pente qui dominait la rue descendant vers l'école des filles de la place Emerat.

Seuls subsistaient des murets décrépis et des semelles de fondations ainsi que quelques gravas et autres tas de pierres dont j'imagine qu'elles avaient du servir ,à un fameux « Mata Gato »qui sévissait dans le quartier à la poursuite « des chats sauvages » qui n'avaient rien de commun ,avec le groupe rock éponyme. Je me souviens encore des panneaux métalliques qui en interdisaient l'accès et sur lesquels on pouvait trouver toutes sortes de publicités commerciales , d'affiches de cinéma ou encore celles de corridas qui avaient lieu aux arènes d'Eckmul,le dimanche.

En fait , cette « casa rota » ne fut jamais vraiment pour nous un terrain de jeu sur lequel nous aurions pu refaire le monde ,allumer des feux pour la St Jean ,faire des volutes en fumant nos premières cigarettes Bastos ... ou encore nous lancer à la recherche de galeries souterraines ou de pièces d'or cachées et oubliées par d' anciens résidents. Alors , est-ce pour combler un trou de ma mémoire , ou pour me retremper dans l'imaginaire du lieu, que je me suis demandé si le temps n'était pas venu ,de m'adresser à toutes celles et ceux qui habitaient non loin de là afin qu'ils puissent nous raconter leur « casa rota » J'ai bon espoir que, pareil à ces archéologues qui prennent le temps et leur pinceau pour dégager des sites préhistoriques vieux de milliers d'années, certains de nos amis vont probablement affûter leurs crayons pour nous raconter leur souvenir ,les meilleurs.

Voilà chers amis ,je viens de lancer un filet à la mer avec le secret espoir de voir un ou deux poissons miraculeux venir nourrir notre imaginaire notre curiosité et notre esprit ...je sais très bien que l'exercice est difficile car même après plus de cinquante ans d'exil je sais les souvenirs douloureux ;je sais aussi combien cet exil aura était généreux pour nous en nous permettant de bâtir une rare et solide amitié qui aura traversé l'espace et le temps et qui restera comme une aventure humaine exceptionnelle .

Quant à « la casa rota » elle nous aura au moins permis , de retende les liens qui nous unissent et mis à mal par la période d'isolement et de confinement que nous sommes en train de vivre sous l'effet du covide 19. En tout cas ,elle aura au moins réussi à nous faire parler d'elle comme si elle avait été « la tour de Babel » mais à la nuance près qu'au lieu de nous diviser et nous disperser ,elle nous aura rassembler...pour notre plus grand plaisir pour ne pas dire notre bonheur infini !. Il ne me reste plus qu'à coller mon oreille à ces coquillages de mer afin d'écouter ce que les vieilles pierres de la « casa rota » vont nous raconter. 

René Montaner
15 Août 2020