Après le conte de Marcelle, voici celui de René afin d'inciter les Marineros (as) à poursuivre la série:
« Souvenirs de la Place de la République »
En cette nuit de Noël, une fine pluie tombait sur l’asphalte de la Place de la République.
Dans la lumière blafarde de ses réverbères, quelques passants hâtaient le pas, les bras chargés de paquets volumineux tandis que, les Cafés commençaient à tirer leurs rideaux.
Aux fenêtres des immeubles voisins, on pouvait deviner, grâce au clignotement de leurs lueurs, les guirlandes multicolores qui ornaient les petits sapins de Noël au pied desquels, les enfants allaient découvrir, dans quelques heures, de merveilleux jouets.
Sur la Place, la fontaine Aucour, toujours envahie par un lierre vivace et grimpant, semblait triste de l’absence des enfants du quartier qui venaient souvent y jouer en s’installant sur le dos vermoulu,de deux lions ailés.
Un peu plus loin, vers le milieu de la place, on pouvait apercevoir dans la pénombre, le fameux kiosque à Musique qui souvent, voire très souvent, fit tourner la tête et les jambes ! de pas mal de jeunes du quartier.
En repensant à ce kiosque et en fermant un peu les yeux, il était encore facile d’imaginer, ce qu’était cette fête de quartier qui avait lieu, chaque année, durant la période du 14 juillet.
Là… pendant toute une semaine, la place de la République, la bien nommée ! faisait les 400 coups !
Elle devenait tour à tour, une scène de Music-hall, une piste de danse à ciel ouvert, un parc d’attraction de jeux forains ainsi que le lieu de rencontre idéal des petits et des grands, sans parler bien entendu…des rendez-vous amoureux où s’échangeaient furtivement, les premiers baisers.
C’est dans ce cadre ,tout à la fois magique et magnifique, que je revois encore mon « Grand frère » Guy,à peine âgé de 18 ans, participer pour la première fois, à ce fameux radio crochet qui devait désigner, la plus belle voix du quartier.
Après avoir passé, sans encombre, la phase des éliminatoires, en interprétant la chanson « si toi aussi tu m’abandonnes… » de John William, Guy se retrouva, en Finale, opposé à un très sérieux candidat. Ce dernier qui s’accompagnait à la guitare, commença le premier !
Il chanta « Un mexicain basané…» de Marcel Amont. Il obtint un franc succès car, je crois que ce fut davantage son jeu de scène, plus que sa voix, qui plut au public.
Puis vint le tour de Guy. Dès qu’il attaqua les premières notes de la fameuse chanson « Jezebel », le public retint son souffle. Sa voix de « crooner » mit tout le monde sous le charme jusqu’au final qui fut splendide et couvert en partie, par de vibrants applaudissements.
.......................à suivre