Le sport tenait une grande place dans tout le quartier ; que ce soit dans la rue, sur les places, au patronage, dans les stades, les piscines, le port ou la mer, chaque enfant de la Marine a pratiqué dans sa jeunesse ou son adolescence une discipline sportive ; en compétition, un grand nombre a évolué dans différents domaines : le football, bien sur, mais aussi le basket, le hand, le volley, le tennis de table, la natation, le vélo, l’athlétisme, etc...
Qui peut avoir oublié ces initiales : ASMO, JSMO, JUS, CMS, SLSO ou GMO ? Ces prestigieux clubs de la Marine ont été un vivier indispensable dans la formation et la découverte de talents parmi tous les enfants du quartier, malgré la qualité primaire des installations sportives de l’époque, toujours de plein air, été comme hiver !!!
I - le Football
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Dans cette discipline phare, de nombreux « marineros » se sont illustrés au sein des clubs du quartier, à savoir l’A.S.M.O et la J.S.M.O , mais aussi le S.L.S.O.
( Association Sportive de La Marine d'Oran )
A.S.M.O ( Association Sportive de la Marine Oran )
Ce fut un des premiers clubs créés à Oran au début du siècle dernier ; il était connu de tous les habitants de la Marine, car, dans la plupart des familles, un père, un frère, un oncle, un cousin, un neveu, un gendre, etc…ont été, un jour ou l’autre, footballeur de l’A.S.M.O ; des plus anciens aux plus jeunes, tous ont été fiers de porter ces couleurs « Bleu et Blanc » , couleurs mythiques du club et reprises dans des airs connus et chantés lors de grandes occasions.
Sous la houlette de dirigeants sérieux, compétents, dévoués, le palmarès de l’ASMO fut impressionnant, notamment dans la période faste de la victoire en coupe d’Algérie ; des joueurs exceptionnels ont émergé; des jeunes talents ont été détectés; le stade Montréal, pourtant situé bien loin de la Marine, a été le témoin de confrontations épiques contre les clubs rivaux, comme le SCBA, CALO, CDJ, GCO et les autres, sans omettre de citer l’USMO.
Les supporters se rendaient souvent à pied les dimanches après midi, afin de soutenir leur favori, et ce, malgré la distance ; en cas de victoire, un air de fête régnait alors dans le quartier, en particulier sur la place de la République.
Des joueurs reconnus :
-/ au début : Dossat, Chibani, Frutuoso, etc…
- / plus tard : Vives, Gomez, Canovas, Padilla, Caratini, Pascual, etc…
-/ chez les jeunes : ScottoD, Amato P, Vera JC, Pérez F, Alphonsi JP etc….
( l'ASMO au stade Montréal )
J.S.M.O ( Jeunesse Sportive Marine Oran )
Ce club a été fondé dans les années 1958/59 de par la volonté de son Président , Mr Soto, directeur d’une auto-école du quartier, non pas en concurrent de l’ASMO, mais afin de permettre la pratique du football à un plus grand nombre de jeunes adolescents de la Marine.
Il avait son siège dans une salle du bar Valérino, débit de boissons placé à l’angle de la rue d’Orléans et de la rue du tirailleur Eugène Lubrano ; évoluant en Promotion d’Honneur jusqu’en fin de saison 1960/61, il a accédé en Division d’Honneur jusqu’en fin de saison 1961/62, date de la dispersion.
Il faut savoir que les entraînements se déroulaient au début, non pas sur un terrain, mais dans une vaste salle, sous les bars Nautic et Luxembourg ; par la suite, un semblant de terrain fut trouvé, près des Planteurs; quelques entraîneurs s’y sont distingués : Frutuoso, Pascual, etc…
Sous les couleurs « Bleu et Rouge », les joueurs avaient pour nom : Ruiz (Tchinico), Cerase D, Moraleda J, Garcia J, Mosca, Magny, Marin, Bouabdalah, Roma, Ianes, etc……
Pour l’anecdote : la JSMO a eu le privilège de rencontrer, en coupe d’Algérie, le club algérois d’Hussein-Dey (OHD), après avoir éliminé deux bonnes équipes oranaises, la JSSE et la Marsa, en donnant même le tournis à un certain gardien de but dénommé le chat volant, à savoir Botella
S.L.S.O ( Saint Louis Sport Oranais )
Moins connu que les précédents, ce club du quartier de St Louis, situé derrière la cathédrale, avait son siège au Bar Jannot du Bd Oudinot.
Qu’il nous soit permis de mentionner ici la carrière d’un joueur exemplaire :
Antoine Pascual
l’ASMO au fond du cœur
Comment ne pas évoquer ici le destin d'un enfant, né rue Darwin à la Calère en 1933, élève de l'école Emerat, qui a connu une carrière sportive extraordinaire, alors inimaginable dans les années 1945/50?
A cette époque, le petit Antoine, comme beaucoup d'autres, est basketteur à la JUS en catégorie "minime", même s'il tape souvent le ballon du côté de la place Isabelle avec les copains; c'est ainsi, les enfants du Patronage admirent les Bénes, Marin et autres Matéo, joueurs phares de l'équipe de basket-ball.
Pourtant, dès 1947, il signe sa première licence au club mythique de la Marine, l'ASMO, au sein duquel il va rester attaché toute sa vie. Au fur et à mesure de sa progression , il démontre des qualités exceptionnelles de footballeur; son intégration, dès sa maturité atteinte, au sein de l'équipe fanion ne tarde guère et le voilà, au milieu des Vives, Gomez, etc…sa gentillesse, alliée à sa détermination et ses qualités en font un équipier exemplaire; c'est l'époque où 'ASMO évolue en 1ère division, en compagnie des grandes équipes telles le GCO, FCO, CALO, CDJ, AGSMascara, ISMostaganem, SCBel-Abbes, La Marsa de Kébir, etc… sans oublier l'USMO.
Championnat, Coupe d'Algérie, d'Afrique du Nord, autant de compétitions où Pascual fait valoir une grande maîtrise de jeu, un placement intelligent et une sûreté défensive innée.
En 1953, il part effectuer son service militaire au R.T.A. (Régiment des Tirailleurs Algériens) dans lequel il fait partie évidemment de l'équipe de foot-ball.
Au cours de son service, lors de matches inter-armes, il est alors repéré par des détecteurs, venus de Métropole, et notamment de Rennes, ville évoluant en championnat de France professionnel 1ère division; toujours sous les drapeaux, il effectue quand même un stage de 3 semaines à Rennes, qui s'avère concluant et à l'issue duquel, il signe son premier contrat de stagiaire-pro; il a 21 ans.
Libéré de ses obligations militaires, Pascual va rester à Rennes jusqu'en 1960 et participer à l'épopée rennaise, qui voit le club naviguer entre la 1ère et la 2ème division.; Oran,sa ville, le redécouvre en 1959 à l'occasion d'une demi-finale de la coupe de France opposant Rennes à Sochaux, au stade Fouque-Duparc.
De 1960 à 1962, il signe à Montpellier et profite de son statut de pro pour passer un diplôme de moniteur d'Etat. Quittant la ville languedocienne, il devient entraîneur/joueur à Moulins (Allier) pour la saison 62/63.
Il repart ensuite vers la Bretagne, à Penn'March, commune pour laquelle, il va donner le goût du foot à de nombreux jeunes bretons, les "Goélands" de Penn'March, toujours en qualité d'entraîneur/joueur; sa renommée dans cette petite ville est toujours d'actualité à ce jour; un article dans la revue municipale de 2007 en est l'exemple: il est question d'un match héroïque disputé entre les "Goélands" et les "Crabes" de Guilvinnec, où menée 3 à 0, la bande à Pascual de Penn'march arracha une victoire par 4 buts contre 3.
Pendant ses dernières années de football, Antoine Pascual effectue un parcours qui le mène de Port-Vendres à Marseille, en passant par Avignon et Carpentras, commune où sera fêté son jubilé en 1978.
Retraité, il repart vers Penn'March, sa ville d'adoption qu'il va quitter à nouveau en 2007 pour venir s'installer dans le Var et retrouver quelques anciens de son club fétiche, certes lointain, mais toujours présent en sa mémoire et surtout dans son cœur: l'A.S.M.O.
II - Le Basket-Ball
Un nom vient aussitôt à l’esprit pour cette discipline : la J.U.S ( Joyeuse Union Sportive)
( la JUS au stade des Planteurs )
( Basket JUS equipe junior 1946 )
Crée dans les années 1930, au sein du Patronage des pères salésiens, institution ô combien connue et reconnue à la Marine, la J.U ( comme chacun la dénommait) a été le porte drapeau du basket oranais durant de longues années, en concurrence directe avec l’autre équipe du Patro d’Eckmuhl, les Spartiates.
Champions d’Oranie à maintes reprises, et même d’Algérie, la J.U a compté dans ses rangs bon nombre de jeunes issus du quartier ; le stade des Planteurs a plus d’une fois vibré certains dimanches matin dans les confrontations contre les Spartiates bien sur, mais aussi les clubs tels que JSSE, GCO, Electra-Sport, Agricola, JP Béni-Saf, etc…
Sous la direction de N. Benes, entraîneur, la J.U.S. a connu ses meilleurs résultats, avec dans son effectif, des noms comme le trio : Roger Mateo - Antoine Garcia - Mimi Gomez , ou encore les Cenent, Guillamo, Juan, et Marin, Perles, Cazorla, Hernandez, Granara, Imbert, Ségura, Codina, sans oublier Pépé Garcia (et sa boïna) et le regretté Inesta Th.(Goné), trop tôt disparu ; pour les plus jeunes : avec comme coach Scotto di Carlo F, il y avait :Olibé, Cérase JL et A, Murcia, Corbacho, Gisbert, Vargas, etc….. dont la plupart sont aujourd’hui adhérents de l’AEEMO.
Debout : Marin, Hernandez, Quilici, Bru...
Accroupis : Croce, Hernandez, Mateo et ...
III - Le Handball
Le handball est arrivé tardivement à Oran, dans les années 1950/51 ; cependant dès la création des premiers clubs, la pratique du basket-ball aidant, de nombreux joueurs ont donné à ce sport quelques titres de noblesse.
A la Marine, les clubs de la J.U.S ( basket-ball ) et G.M.O ( natation ) ont crée leur section respective. Une certaine rivalité les opposait, mais toujours dans un esprit compétitif et loyal.
Les meilleurs joueurs étaient courtisés et, de ce fait mutaient en fin de saison d’un club à l’autre, sous les ricanements, parfois, de certains dirigeants.
Quelques noms : à la JUS : Pavelic, Médina Th, Scotto R, Dufour, Ledent C, Goze, Kempter M, Bottiglièri A, Sanchez J, etc…pour les séniors…………….Ciani F, Gimenez R, Zaragoza JP, Corbino A, pour les plus jeunes.
……..à la GMO : Mas M, Alvado J, Farret G, Salvador F, Scotto M, Garcia N, Esposito A,
Il convient également d’évoquer les tournois de plage, disputés durant l’été à Bouiseville ou Aïn el Turck, avec une certaine particularité dans la dénomination les équipes : les Branquignols, les Tringlots, les Joyeux Marins, les Popeyes, Les Pantomines, les Rescapés les Funny Boys, etc….
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IV – Le Volley-Ball
Si la J.U.S a possédé un certain temps une formation de volleyeurs, avec Hernandez, Quilici, Falanga, Mazella, etc… , c’est surtout le S.L.S.O qui a connu une renommée dans notre quartier et la salle Bastrana, notamment dans les années 58/62 avec Lacomba et F. Arroyo, devenu international et évoluant dans le haut niveau (Freddy a été capitaine de l’équipe de France).
Freddy Arroyo
Un volleyeur talentueux
Né à Oran, quartier de Boulanger le 21 Septembre 1938, Freddy Arroyo est venu habiter à La Marine (impasse Porthos) à l'âge de 9 ans , lorsque ses parents reprennent le Bar de ses grands-parents (des Marineros) au Bd Oudinot....Il joue d’ abord au foot avec tous ses copains de quartier et à 14 ans, l'un d'entre eux les dirige vers la GMO (Glorieuse Marine Oranaise), non pas pour la natation, mais au sein du club de Volley ( sport qu'il découvrait ).
Louis Macia (en photo sur le site avec G. De Miras) le fait progresser à ce jeu en cadet ; pendant 3 ou 4 ans, avec la GMO, en 1° division, il devient champion d'Oranie, puis signe une licence au SLSO (Saint-Louis Sportif Oran) qui est également sacré Champion d'Oranie ; l’équipe se compose notamment de :Jeannot Namiache, Holdrinet, Latreyte, Lacomba, De Moya, Ausina, les frères Mora......et Freddy.
Avec ces 2 Clubs de la Marine, tous ces joueurs ont laissé peu de chances aux autres clubs oranais de briller ou de gagner le championnat d'Oranie, comme le Gallia, le Vac , le Caid, le Cdj, l 'Africa , etc......
Pendant ce temps, remarqué par un recruteur national, il est, dans un premier temps, sélectionné dans l'équipe de France « Junior » contre l'Italie à Monaco,en 1955 ; trois mois après, une Sélection Française débarque à ORAN pour rencontrer celle d'Oranie, lors de l’ inauguration du stade Fouques- Duparc....La sélection oranienne perd de justesse ; mais Freddy sort un grand match, ce qui lui permet d'obtenir sa première sélection en équipe de France A contre la Tchéquoslovaquie à Paris ; il a tout juste 17 ans......
Volleyeur talentueux de haute qualité, meneur d'hommes naturel, Il reste dans cette équipe de France de 1955 à 1968 tout en devenant son Capitaine pendant les 6 dernières années.....
Lors de la Coupe de l'Occident avec 16 nations représentées et gagnée par la France contre les Italiens en Finale, il choisit ce moment pour annoncer sa fin de carrière, après avoir disputé 2 Championnats d'Europe et 1 Championnat du monde au Brésil...
Au cours de l’année 2000, la Fédération Française de Volley-Ball a décidé de créer " l'Équipe de France type de Volley du 20° Siècle".
Freddy Arroyo a l'honneur d'en faire partie avec des joueurs internationaux allant de 1940 à nos jours...tels les Dujardin, Michel Constantin, et Fabiani, etc… des noms connus au plan national et international ; sacrée reconnaissance de ses immenses qualités sportives.
Pas mal pour un " petit gars du quartier de la Marine " .
Aujourd’hui, Freddy Arroyo vit dans la région parisienne ; les Anciens de « « la Marina » gardent le souvenir d'un garçon à la personnalité attachante, qui ne s'est jamais pris la tête malgré les honneurs reçus. Il demeure incontestablement le sportif le plus doué au plan international qui a porté très haut les couleurs de notre cher barrio : La Marine !!!
J. Bueno
V – Le Tennis de table
Discipline pratiquée couramment par les jeunes du patronage, la J.U.S a fait éclore dans ses rangs de talenteux pongistes ; le club a remporté à maintes reprises les titres individuels ou par équipes en Oranie, avec la célèbre triplette Erranté – Arrigoni – Agullo.
Un autre club a également vu le jour à la Marine, le C.M.S (de Toinou Costagliola) dont le siège social et les entraînements se situaient dans une salle sous le Bar Méditerranée, place de la République ( à noter que cette salle était bien plus connue par ses « surprises-parties » que par ses parties de ping-pong !!!
VI – La Natation
Il fut normal qu’un quartier situé aussi près du port d’Oran possède une formation de nageurs, d’autant que les piscines, à l’époque, étaient rarissimes en Algérie.
Ce fut d’abord la J.U.S qui permit de découvrir des jeunes prédisposés pour cette discipline, en particulier lors de la célèbre « traversée du port », manifestation ouverte aux clubs oranais rassemblant un public nombreux sur les quais.
Parmis les nageurs : A.Perez, D.Aguacil et A.Perata
S.Cacciutolo, G.Segura, A.Perata, F.Scotto D' Appolonia
A.Perata et JM.Lubrano entourent J.Boiteux
Avec Dédé et J.Marie, Toinou Esposito
Puis la G.MO, la Glorieuse Marine Oranaise pris le relais et, avec la construction de la piscine du ravin Raz-el-Aïn, devint, sous les directives de Germain de Miras aidé par L. Pérez ( le Fougo), une équipe redoutée en water-polo et une école hautement renommée avec l’éclosion de grands nageurs, dont un devint recordman du monde en 100m (nage libre), à savoir le regretté*Alain Gottvalles.
Un site consacre l’historique de ce club mythique de natation des Bas-quartiers :
D’autres noms de nageurs ou nageuses : les frères Maddalena, les Pérez, Mazeau, Scotto, Latreyte, Amato JP, Rodriguez JM, Polo ou *Costagliola Michelle et Claudette, Esposito Liline et Maguy, Cabrera Danielle, etc…..
* Costagliola Michelle, née Place Nemours fut classée deuxième lors du 50 m nage libre au championnat de France, elle fut une brillante nageuse dans les années 1956/60.
* Alain Gottvalles, également de notre quartier fut champion du Monde du 100 m nage libre, champion d'Europe en 1962 et 10 fois champion de France.
( Piscine la GMO Septembre 1953 )
Germain de Miras
Issu d'une vieille famille aristocratique espagnole, Germain de Miras est né à Oran, le 04 novembre 1913. Il était employé à l'Electricité et Gaz d'Algérie (E.G.A)
Durant près de 60 ans, il a servi la natation à Oran, en Algérie, en France. Nageur, entraîneur, conseiller technique, dirigeant, il laisse un souvenir impérissable dans les mémoires de tous ceux de la famille de la natation, qui l'ont approché.
Pédagogue hors du commun, doté d'une personnalité attachante, discret, ne cherchant jamais la gloire, il était animé d'un seul souci : faire progresser la natation. Un des premiers (avec Louavard) à nageur le crawl en Oranie, son image est liée au club mythique de la Glorieuse Marine Oranaise (G.M.O) cher à son alter-égo Louis Perez dit "fougo ", Il demeure l'homme qui a conduit l'un des plus grands champions français de la natation : Alain Gottvalles aux portes du record du monde. Il a révélé l'un des plus sûrs espoirs de la natation Jean-Marie Rodriguez, hélas disparu trop tôt, enfin il a découvert, entraîné et encouragé Michel Rousseau champion d'Europe dans les années 70.
" Un chercheur d'or que la fortune n'intéressait pas " qualifiait le journal l'Equipe à propos de son sens inné et désintéressé de découvreur de talents.
Un parcours exemplaire
Germain de Miras débute jeune à la pratique de la natation. En 1929, il obtient son premier diplôme " nageur de fond ". Attiré par le water- polo, il rejoint l'équipe et côtoie alors les : Mazeau, Scotto, Pipolo, Perez Antoine et Louis, Nicolas, Maggdaléna, Labessa, Oliva, Marin, et surtout Esponteille un homme respecté , meneur d'hommes, créateur de la section de water polo Animé par un souci constant du perfectionnement, il observe la manière de nager et son évolution sur les champions d'alors. Il met en pratique sa technique et impose une nouvelle façon de nager plus coulante, plus dynamique.
Il demeura comme l'un des pionniers à nager dans cette discipline de nage libre, en lui donnant un nouveau style bien loin de celui pratiqué jusqu'à alors tête hors de l'eau. L'école de Miras était née. Il importera ce crawl sur l'ensemble de l'A.F.N. L'écho d'Oran dans un article datant du 07 août 1954 rendait hommage aux immenses qualités de l'homme tout en soulignant cette particularité de pionnier. Avec l'équipe de water-polo, il dispute plusieurs finales des championnats d'Algérie. La GMO, par ailleurs sera 17 fois championne d'Oranie. En 1953, il laisse ses copains de l'équipe de water-polo dont il était devenu entraîneur pour se tourner vers la compétition et se consacrer à l'éducation des jeunes.
Il est à noter qu'à cette époque, la GMO, ne possédait pas de piscine. Les entraînements se déroulaient au port, pas loin de la pêcherie. On devine aisément les conditions difficiles dans lesquelles les nageurs pratiquaient leur sport favori dans une eau salée qui sentait le mazout, le plan d'eau était celui des plaisanciersâ¦â¦â¦â¦ Le 14 mai 1955 enfin, la piscine est inaugurée, une nouvelle ère commence pour de Miras entraîneur et "fougo " Louis Perez, ce dernier sera président du club jusqu'en 1962. Au cours de la saison 53/54, avec son ami Louis, il crée une section de sauvetage pour récompenser des nageurs méritants. Cette section ne tarde pas à se mettre en valeur puisqu'elle remporte dès sa première année de participation, les championnats du monde devant les Italiens alors considérés comme les meilleurs spécialistes européens, et mondiaux.
La qualité d'enseignement de Germain de Miras ne va pas tarder à produire des effets auprès des jeunes nageurs, les résultats flatteurs se succèdent dans le département, en Algérie et aux championnats de France où les nageurs brillent dans toutes catégories. En 1957, cinq nageurs de la GMO participent aux championnats de France. En 59, ils étaient dix, un chiffre qui sera en augmentation jusqu'à1962â¦â¦..avec des titres et records en prime. Alain Gottvalles, jeune nageur en 1954, sera sa plus belle réussite, il conduira l'espoir devenu champion jusqu'aux portes du record du monde du 100m nage libre.
En métropole
En 1962, il arrive à Douarnenez, pour exercer son métier au sein de l'E.D.F, hélas il ne mettra pas sa compétence aux services des bretons, il le déplore d'ailleurs à cause de l'insuffisance des équipements sportifs notamment pour la natation. La presse locale s'en faisait l'écho avec regret: "Une personnalité extrêmement connue qui ne pouvait donner vie à sa passion " DE 1963 à 1967, il est affecté à Paris Il rejoint l'Institut National Sportif en qualité d'entraîneur.
Une période où il découvre, Michel Rousseau (futur champion à l'échelon européen), et l'encourage à se consacrer à la nage, il l'entraînera jusqu'à son départ. La Gironde l'accueille en 1967. Il y restera jusqu'en 1972. et devient directeur et moniteur de la piscine municipale. Durant ces six années il obtient des résultats en tous points remarquables. Enfin, jusqu'à 1980, à Agen, il est conseiller technique départemental, au centre d'études. Un passage qu'il a marqué de toute son empreinte pour le plus grand bonheur des agenais.
En 1980, il se retire à La Rode près de Toulon, pour jouir d'une retraite bien méritée, après les années des services rendus au sein de l'EDF. Mais plus encore après la passion sportive qui l'a animé tout au long de ses différentes participations pour la cause de la Natation et toujours "à titre bénévole " depuis ses débuts avec ses amis de la GMO. Il demeurera un Exemple. Le 26 décembre 1990, il tire sa révérence.
José Bueno (texte écrit avec l'autorisation de Christian, son fils aîné)
Des récompenses
Au cours de son exceptionnelle carrière au service de l'autre, Germain de Miras a obtenu :
- Diplôme de nageur de fond le 08 09 1929 par la Fédération Nationale de Sauvetage - Diplôme du brevet de 1000m 29 09 31 -idem- - Diplôme de Maître nageur sauveteur 21 09 41 -idem- - Lettre de Félicitations du Ministère de l'Education Nationale et de la Jeunesse et des sports en 1949 - Diplôme de reconnaissance en 1950 de la Fédération Française de Natation - Médaille d'honneur du travail en 1954 - Mérite sportif "chevalier" 1958, par le Ministère de l'Education Nationale direction de la jeunesse et des sports.
VII – Le Cyclisme
Ne soyez pas étonnés, Marineros, de trouver sur notre site cet article consacré au cyclisme à La Marine, car un club a bel et bien existé dans notre quartier et les commentaires ci-dessous le confirment.
En effet, il nous a été signalé que La Marine avait en son temps un club de cyclistes, dénommé le « Cyclo-Sport de la Marine –C.S.M » et les recherches entreprises sur le Net confirment bien la vie de ce club au sein duquel quelques coureurs se sont distingués.
Crée dans les années 1930/40, il a été dissous en 1958 ; Le siège social se situait rue de l’Hôpital, son président était Mr Garcia Mathieu.
Il faut dire que dans les années 30, 40, 50 et surtout suivantes le vélo a connu un essor important en France certes, mais aussi en Algérie, où les courses sont devenues de plus en plus nombreuses, suivies par un grand nombre de spectateurs et parmi elles, quel oranais n’a jamais suivi le célèbre « critérium de l’Echo d’Oran » ?
Parmi ces épreuves, il faut citer : le Tour de l’Oranie, les Grands prix des villes telles Perregaux, Marnia, Ain-Témouchent, Mostaganem, Er-Rahel, Lourmel, etc…, le prix de la Montagne (Planteurs), le prix des vins Gay, le prix de la B.A.O et le fameux Critérium de l’Echo d’Oran dont le premier eut lieu le 02 février 1947 et le dernier (le 12ème) le 21 février 1960.
Quelques noms de champions du CSM : Anacleto Gomis (1933 ), Joseph Serrano (1947), Edouard Trouvé (1948), Léandre Marti, Raymond Venzal, Antoine Gimenez (1950), Etienne Morales (1953), Ernest Nieto (1958)…
Les clubs oranais : R.O.O (Roue d’Or Oranaise), M.C.O (Moto-Cycle Oran), C.O.B (Club Olympique Boulanger), ASPO (Asso. Sport. Police Oran), J.S.S.E (Jeunesse Sportive St Eugène), etc..
Quelques champions connus en Oranie : Fernand Gimeno (COB), Félix Valdes (JSSE), Jean C. Archilla (ASPO), Jean M. Barrois (ROO) et le breton Simon Leborgne (COB), qui a fréquenté vers 1960/61 notre quartier et le Bar du Commerce (Chez Joseph Pétrosino) en raison d’une amourette avec une Marinera !!!
Quant au « Critérium », signalons que son tracé passait à La Marine, rues Charles Quint et Ximenez devant les Ets Bastos puis vers la rampe Vales ; les Marineros étaient nombreux sur ce parcours afin d’applaudir les grands champions de l’époque : L. Bobet, F. Coppi, F. Bahamontes, R. Van Steenbergen, H. Koblet, F. Kubler, R. Remy, B. Gautier, J. Dupont, R. Hassenforder , M. Poblet, C. Gaul, R. Darrigade, J. Anquetil, etc….dernier vainqueur en 1960 : S. Elliot.
Que de souvenirs !!!
Ps : Merci à Mrs Barrois J-M, Archilla J-C et Pastor G pour leur collaboration
Un lien utile : l’Oranie Cyliste - http://www.oraniecycliste.net/
La passion et l’enthousiasme ont été plus forts que tout pour que demeure à jamais ce refrain : « Mais non, La Marine n’est pas morte…. » .