Les mariages à la Marine constituaient un évènement local, tant pout les familles intéressées que pour le quartier.

Il faut dire que toutes noces se devaient d’être une réjouissance collective ; c’était l’occasion de se parer de ses plus beaux atouts, de donner grande satisfaction à tous les invités, de parader dans les plus belles voitures pour le cortège, etc …

Certes, selon les situations sociales des uns et des autres, quelques différences pouvaient apparaître dans les parures, dans les tenues vestimentaires, la longueur des cortèges de voitures, dans les buffets ou autres victuailles, dans le nombre de convives ; toutefois, chaque noce se devait de rassembler le quartier qui y participait, même en simple spectateur.

Les préparatifs étaient identiques, la ferveur comme l’angoisse était partagée, la joie et le bonheur se lisaient sur tous les visages des Marineros.

Tout était fait pour que le « Casamiento » de déroule sous les meilleurs auspices : les faire-parts envoyés, la liste des cadeaux déposée, l’église et la Mairie avisées, les voitures retenues, le photographe désigné, la pièce-montée commandée, les petits pains préparés, les mantécaos ou les roïllicos bien cuits, les bouteilles d’anisette en lieu sûr, sans oublier évidemment le costume du futur époux et la divine robe de la mariée, coupée et cousue manuellement par l’habile couturière.

Comment pouvait-il en être autrement ?

Les mariages, à la Marine, permettaient en effet de resserrer encore plus les liens indissociables existant entre les familles des « Marineros » ; un enfant du quartier épousant une fille du même quartier….quel plaisir et quelle joie ! il fallait poursuivre les rites de nos aïeux, qui, partis de leurs origines parentales de naissance pour parvenir sur notre terre d’Algérie, tentaient, plutôt bien que mal, de conforter leur désir d’appartenance à cette grande famille des « Gens de la Marine ».

Ainsi, le brassage entre familles espagnoles (alicantains, valenciens, andalous, etc…), italiennes (napolitains, procidiens, génois, siciliens, etc…) et parfois métroplitaines se tissait naturellement pour une diversité bénéfique des cultures.