Conte de Noël - R.MATEO


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Cet article a été publié le 23/12/2012 à 15h31 par Equinoxe B. et a été consulté 645 fois.

Mais c'est surtout la musique qu'ils écoutaient en début de soirée, dès qu'ils arrivaient du travail, et notamment la musique de Jazz, qui faisait fureur en France après-guerre, et qui était très présente sur les ondes radio que l'on captait très bien depuis l'Algérie.
Ce style musical plaisait énormément à la jeunesse Pied-Noir, étant surtout utilisé dans les surboums, et que quelques orchestres de renom comme Jacques Hélian ou Ray Ventura interprétaient lors de leurs multiples tournées sur notre sol natal.

Moi, tout petit, j'écoutais sans en avoir l'air tout ce qui passait à portée de mes oreilles et retenais sans trop d'efforts tous les tubes musicaux de l'époque...en faisant mes devoirs sur la table de la salle à manger, tout près du poste.

Notre poste DUCRETET-THOMSON avec son diapason doré en façade était - pour moi - une pure merveille, et je poussais souvent avec délice à gauche ou à droite le curseur "double fonction" qui se transformait en molette pour atteindre avec précision la fréquence voulue. Les noms des plus grandes villes du monde entier apparaissaient sur le long écran lumineux avec sa vitre bombée: Paris, Londres, New-York, Madrid, Varsovie,
Lisbonne, Hilversum, New Delhi etc...et je cherchais à situer toutes ces capitales sur le Grand Atlas.. Un moyen d'apprendre la Géo sans s'en rendre compte.
Mon attention redoublait lorsque démarrait l'émission de Jazz du Hot Club de France, de Daniel FILIPACCHI, reconnaissable à son indicatif qui me "scotchait" littéralement au poste, et dont je ne connaissais même pas le titre : un départ avec un solo de trompette de huit mesures sans aucun autre instrument, alliant dextérité, précision et sonorité, puis le thème démarrait.