A chacun son école… - René Montaner


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Cet article a été publié le 08/09/2019 à 10h46 par Bruno Carbajal et a été consulté 671 fois.

Comment vous dire,le plaisir « malicieux »que j'ai pu ressentir au cours de ma

vie professionnelle chaque fois que,participant à des réunions,des conférences

ou d'autres stages il nous était demandé de bien vouloir nous présenter dans

un délai d'une minute au maximum.

Cet exercice ,à priori facile,n'était pas si simple que çà, car il fallait faire un choix

délicat et précis de faits et de mots qui traduiraient au mieux ,nos fonctions

et nos responsabilités.



C'est ainsi que j'ai pu voir et entendre des présentations à vous faire pâlir d'envie

ou bien rougir de complexes tant les origines étaient diverses et les parcours

super intéressants.



Parmi toutes ces rencontres il y en eut une ,dont je garde encore un souvenir

précis car jamais jusqu'à là , je n'avais eu l'occasion de me trouver en si bonne

compagnie !



Il s'agissait d'un stage portant sur la formation et l'information qui était organisé

par des spécialistes d'un cabinet privé et réunissant une grande majorité de

dirigeants du secteur public.



Aux aguets,tel un chasseur dont le chien vient de marquer l'arrêt ,je me rendis compte

que chacun intervenait en déclinant simplement son identité,son âge et sa qualité.

D'autres y rajoutaient avec une quasi-élégance , l'école dont ils étaient issus .

Il y avait comme un parfum de barrières sociales qui me faisait penser à Voltaire( ou Hugo)

Pour ma part,le hasard d'un ordre alphabétique me plaça entre ,à ma gauche un

ingénieur X 1975 Promotion...et à ma droite une HEC 1980 Promotion….

Lorsque mon tour arriva, je pris la précaution de me lever comme je le faisais

habituellement et je me présentai de la manière suivante :



René Montaner 45 ans,chargé de Relations extérieures ,

ancien élève de « l'EPE » Année 1949...Promotion Vicente.

Quoi qu'il en fut , personne à part moi,ne connaissait cette prestigieuse école qui,

bien entendu,ne figurait pas sur la liste des écoles napoléoniennes et encore moins

sur celles de l''ENA de Sciences Po, ou encore celle de Normale Sup qui accueillent l'élitede

la Nation… pour tout vous dire,je crois bien que tout le monde se fichait éperdument de que je pouvais raconter et c'était très bien comme çà….

Finalement,il n'y eut qu ‘au cours d'une pause suivante qu'un ingénieur Météo

grand spécialiste de petits et des gros « cu...mulus ! » vint me trouver pour

avoir quelques renseignements complémentaires sur cette école dont

lui aussi ,n'avait jamais entendu parler;



- Ah ! Mon cher ami,merci tout d'abord pour l'intérêt que vous portez à mes

propos mais je comprends fort bien que vous n'ayez pas eu de radars ou de

satellites assez puissants ou nombreux pour pouvoir détecter ces écoles en devenir…

Enfin et pour ne rien vous cacher de mon passé, je vous dirai que l'école « EPE » est

tout simplement l'abréviation de ...l' École Primaire Emerat - qui se situe à Oran,dans un

le vieux quartier que l'on surnomme « La Marine Oranaise ».



C'est là ,où je suis né et la date de 1949 est celle de mon entrée en classe primaire.

Enfin,le parrain de la promotion que je cite : « M.Vicente » n'est autre que le l'instituteur du CM2 pour lequel je garde une reconnaissance infinie.

Inutile de vous dire combien nous avons ri , en nous racontant des anecdotes de

cette période de nos vies où nous étions de sacrés garnements…



Finalement,et quoi qu'on en dise,on est toujours rattrapé par son enfance .

Preuve vient de vous être donnée que nous avons toujours plaisir à faire revivre

nos premiers instituteurs ,celles et ceux qui nous ont ouvert les yeux le coeur mais

aussi l'esprit...surtout ,le critique ! Afin que nous restions des citoyens...difficiles

à gouverner !



En un mot comme en cent ,nous sommes de parfaits râleurs…

Après tout,et puisqu'il faut bien reconnaître que les bons maîtres font les bons

élèves et réciproquement,ce soir ,mes pensées vont vers Monsieur Vicente ,

mon dernier instituteur du CM2 dont je dirai tout simplement pour conclure…

« qu'il avait quand même...une sacrée classe ! »

René Montaner