Notre ami René a souhaité rendre hommage à Jean Corbacho.....
Voici son texte intitulé "Adieu l'Ami"
"....Pour paraphraser un proverbe africain que nous connaissons bien, j’ai envie de dire que… « Chaque fois qu’un ami d’enfance de la Marine nous quitte, c’est un peu comme si une partie de nos souvenirs de jeunesse disparaissait avec lui. »
Du milieu de la rue Matelot Landini où il habitait, jusqu’en haut de la rue de l’Arsenal où j’habitais, nous avons eu le plaisir de nous parler souvent, d’écouter l’horloge de l’église St Louis, rythmer le cours du temps avec son carillon qui tintait tous les quart d’heures !
De voir l’arrivée des cigognes, venues d’Alsace, pour passer l’hiver dans le clocher voisin et surtout de nous arrêter chaque matin, au bas de la rue, là où, dans le virage de la maison Ambrosino, on pouvait découvrir, le port d’Oran, et la mer qui n’était jamais aussi belle que lorsqu’elle était en colère et que l’écume de ses vagues sautait par-dessus la jetée, obligeant les mouettes à voler très haut, dans la tempête et contre le vent.
Plus tard, lorsque nous nous sommes revus à Santa Susanna en 2007, j’ai eu la chance de recevoir de Jean (en main propre …) le dernier exemplaire du très beau texte qu’il avait écrit et fait imprimer sur papier glacé, sous une vue panoramique d’Oran .
Je me souviens encore de l’attention que nous portions à toutes les anecdotes qu’il savait si bien raconter ; il m’avait aussi parlé de son parcours professionnel réussi (dans le secteur bancaire) et de l’espoir qu’il avait, de pouvoir vivre une agréable retraite, en compagnie de son épouse.
Hélas des ennuis de santé, devaient le contraindre à vivre, au cours de ces dernières années, dans une situation où son cœur ne l’autorisait plus à partager les fatigues et surtout les émotions de nos rencontres.
Alors, la meilleure façon que j’ai trouvé pour lui dire « au revoir » c’est de lire à haute voix son texte : « Ma Ville…Mon quartier » et en particulier les trois derniers vers où il disait :
« Ô ville de mon enfance, Oran la tant aimée,
En mon âme, tu as à jamais gravé ton empreinte,
En te quittant, tu m’as fait étranger. »
Puissent nos pensées et notre profonde amitié réconforter et atténuer la peine de son épouse et de tous ses proches.
René Montaner....."
Pensées sincères et amiclaes de toute l'AEEMO
JdN