Un peu d'histoire...

 

( vue d'Oran 1750 - gravure )

 

Aux origines

 

1ère partie de 902 à 1792

La ville a été fondée en 902/903 par Mohamed Ben Ali Aoun et une bande de marins Andalous , venant d’Espagne, qui débarquent à « Andaluz » qui deviendra les a ndalouses. Ils se dirigent sur Oran qui semble être le lieu approprié pour s’installer.

La présence de l’eau est un élément essentiel, il n’y en a pas ailleurs ou très peu. Ces tribus berbères faisaient partie des Azadja.

En 954 la ville fut conquise par Yala- Ben – Mohamed et l’ensemble de la population transféré à Fekkan, pas loin de Mascara.

 

Oran se relève de ses ruines –

1082 - les Almoravides enlèvent une nouvelle fois la ville

1145 – c’est autour des Almohades

1269 - voila les Mérénites eux même refoulés………..

1437- voila les Béni-zian qui arrivent de Tlemcen.

 

Oran devient alors très florissante, elle commerce avec les Vénitiens, les Pisans, les Génois, les Marseillais, les Catalans.

Six mille maisons, des Mosquées splendides ( que sont elles devenues !) des écoles renommées, de vastes entrepôts….mais luxe et corruption ,débauche, piraterie feront la perte de la ville.

 

1471-1477 : fait exceptionnel et peu connu des Oranais, les Portugais marquent leur présence. En 1502, une tentative de débarquement échoue lamentablement, à cause de la tempête la flotte portugaise resta en évolution, au large, permettant aux arabes de rassembler leur forces ! le débarquement dans la région d’ Ain-El Turck fut un grand échec.Les portugais abandonnent cette enclave, ils ne reviendrons jamais plus en Berbérie.

 

Nous voici en 1505.

Après la Reconquista qui prend fin en 1492, voila que l’Espagne met en place son projet de triomphe de la religion, face aux barbaresques.

C’est le 3 septembre que la flotte, sous les ordres de Raymond de Cordou part de Malaga. Au passage à Alméria d’autres troupes se joignent à eux, et le lendemain ils débarquent entre les Andalouse et Cap falcon.

Le général Don Diégo de Cordova, attaque alors Mers El Kébir.

Il met deux mois pour arracher la garnison, il sera lui aussi à son tour assiègé et après une importante défaite, il demande secours à l’Espagne.

C’est le 14 mai 1509; une flotte et une troupe financée par le Cardinal Ximénez quitte Carthagène.

Ces hommes débarqueront sur la plage d’Ain El-Turck, marchent sur la ville d’oran qui tombe immédiatement. Il se dit que le tiers de la population fut massacré, 300 prisonniers libérés et un fantastique butin partagé .

Ximénez rentre dans la ville par la porte de Canastel, place Kléber, se lance dans des travaux, églises, hospices, couvent, reconstruction des fortifications.

Le nouveau gouverneur de la ville sera Don Diégo de Comarez. On lui doit les forts Saint-Philippe et Lamoune.Les années passent, batailles, victoires, defaites, embuscades, n’oublions pas que les troupes sont uniquement dans les forts…

 

( plan d'Oran - période espagnole 16 ème siècle )

 

1708…

Mustapha Bouchelarem sur ordre du Bey d’Alger, met le siège devant Oran les forts sont enlevée les uns après les autres tous les militaires sont massacrés.

Capitulation et retour en Espagne.

 

Retour 1732-1792

Toujours à cause de la piraterie, voila que les espagnols repartent vers Oran. En juin 1732 le Comte de Montémar et ses 28.000 hommes débarquent une nouvelle fois sur la plage d’Ain El Turck.Le 1 er juillet les troupes rentrent à Oran. Il faut à nouveau tout reconstruire.

Pour l’Espagne c’est une charge importante…ville de garnison la ville ne rapporte rien, le port est minuscule.Un évênement imprévu va permettre à l’Espagne de se libérer de ce fardeau.

Dans la nuit de 8 au 9 octobre 1790 un terrible tremblement de terre dévaste la ville. Le tiers de la garnison sous les décombres, vols et pillages complètent le tableau.L’Espagne abandonne définitivement ce pays en 1792 entre cette date et 1830, celle de notre arrivée, luttes fratricides,construction de la Mosquée du Pacha….

C’est Hassan, le dernier Bey d’Oran qui avait sa maison rue Philippe qui rend les clefs de la ville aux Français.

Texte de Guy Montaner

 

 

2ème partie de1793 au début des années 1900

 

Oran… à la découverte de notre ville

 

Nous voilà donc dans Oran, la sinistre et barbare cité des Maures, des Turc, des Espagnols, tout n’était qu’un amas de ruines. Notamment les quartiers de la Marine et de la Blanca, le terrémoto de 1790 avait laissé bien des traces.

Tout était à créer et c’est sur ces ruines que la France allait placer  cette fière et dynamique ville d’Oran qui deviendra, dans le temps, la ville la plus animée et la plus active d’Algérie.

L’Oued-Rehhi, le ruisseau du moulin, qui avait aussi pour nom Ras-el-Ain coulait à ciel ouvert en bas des pentes de l’ancienne ville. Le plateau qui domine avait était bien moins éprouvé  par les terribles commotions. Le quartier Israélite, les forts de  Saint-Pilippe, Saint-André, la citadelle de Château-Neuf étaient à peu prés intacts.

Le quartier de la Marine et celui de la Casbah, ancienne ville fortifiée, communiquaient avec  ce qui allait devenir la ville  neuve  par deux ponts.  L’un au sud de la porte de Tlemcen  ( disons à hauteur de l’école Paul Doumer), Bab-el-Billel ou Rosario de la Barera ,  l’autre devant la porte de Canastel, le puentécico, à l’endroit où la rue Philippe débouche sur la place Kléber.

La rue Philippe , dite à l’époque  rues des Turcs était aussi la route de Canastel…on y trouvait de beaux peupliers qui l’ombrageaient, à la grande satisfaction des boutiquiers et autres cafés maures qui se trouvaient sur ce parcours.  Ces arbres plantés en 1734 par Don José de Tortosa furent coupés, pour gêne à la circulation, en 1868.

Cette rampe traversait les jardins de Bastrana ( nous en reparlerons) contournait la Grande Mosquée du Pacha, construite elle, en 1796 par le Pacha d’Alger, avec l’argent provenant du rachat des Chrétiens faits prisonniers au départ des troupes Espagnoles quelques années avant..

Cette rue débouchait des remparts à la porte dite Bab-el-Souk (porte du marché), pas loin du Cercle Militaire que nous connaissions.

Elle avait aussi le nom de Porte Napoléon.

Nous étions là sur la partie orientale de la ville, si nous parlions à présent du Nord et de  la vieille ville Espagnole,de La Blanca..Enfermée dans une enceinte, il y avait trois portes pour sortir.

La porte de Canastel, dont nous avons déjà parlé, la porte du Santon, ou de Mers-el Kébir - Bab el Marsa (à hauteur des Sœurs Trinitaires, c’était alors la route par les planteurs,) et la porte de Bab-Amara débouchant sur les bâtiments de Sainte Marie.

Entre La Blanca et la Marine, futur quartier de la haute Calère,  il y avait les jardins et la somptueuse maison de style mauresque  du Consul d’Angleterre, Mr Welsford,(beaucoup de choses à dire sur lui à une autre occasion) le consul d’Espagne, Mr Gallardo  c’était fait construire  une maison à l’européenne, pas loin de la place Nemours.

A l’Est de la ville, sur le grand plateau qui s’étendait vers les falaises de nombreux ravin existaient. Savez vous les  noms…..aller,  Oued Rehhi ou Ras-el ain…puis le ravin de Aïn-Rouina(qui part du Lycée Lamoricière jusqu’à la mer,) puis celui de  La Mina  qui rejoint l’Ain Rouina, Puis le Ravin de la Cressonnière, Enfin à Gambetta, Le Ravin Blanc !

Texte de Guy Montaner

 

 

Un peu plus sur La Marine

 

Voilà, vous en savez un peu plus sur la ville !et à présent si nous parlions, enfin, de la Marine !

 

De la place de la République on jouit d’un des plus beaux panoramas que l’on puisse rêver. ;

A gauche, les magnifiques maisons parmi lesquelles on remarquera le Palais Consulaire, surmontées par les jardins de l’hôpital militaire, au dessus desquels se détache sur le fond bleu du ciel, le Murdjadjo et ses pentes abruptes, Santa-Cruz, la chapelle, le fort et, tout en haut sur le plateau, le marabout de Sidi-Abdelkader Djillali.

Sur la partie droite, les talus verdoyants de la Promenade de Létang, couronnés par les tours massives et imposantes de Château-Neuf….et puis les quais, avec leurs piles de sacs de blé, leurs meules d’alfa, leur montagne de charbon et autres minerais ;

La toute nouvelle gare Maritime, dont la destinée a été bien différente des grands projets ,avec un incessant trafic de trains, surtout de marchandise,  qui arrivent et repartent, disparaissant sous le tunnel creusé dans la roche sous le fort Saint-Thérèse… et il y a aussi le port avec ses balancelles et ses vapeurs, puis l’immensité de cette mer , bleue, et ce profond silence, entrecoupé de temps à autre par le cris  des mouettes,comme celles que vous retrouvez à l’ouverture de votre site ! «  Oran la Marine »

Si je vous parle de cette place  de la République, c’est qu’elle a été, très longtemps, avec la place Kléber «  le centre du Monde ».

A droite et à gauche de cette place, deux rues qui descendent, affectant la forme de S  et la mettant en communication avec le port. La rue d’Orleans arrivait au Quai Lapérouse (devenu par la suite quai de la Douane) et la rue Charles –Quint, au quai Sainte-Marie.

Pas très loin de là, sur le port, la Manutention militaire installé dans de magnifiques bâtiments de l’époque espagnole, c’était les magasins à vivre. Au dessus du portail principal on aperçoit  un écusson aux Armes d’Espagne…daté de 1764.

 

De nos jours, ces rues qui étaient les plus belles et les plus vivantes de la ville ont perdu beaucoup de leur antique splendeur. Elles sont occupées par de nombreux courtiers maritime, entrepositaires, marins, pêcheurs…..toutes activités de jour qui retire à ce quartier toute vie nocturne.

A l’extrémité de la rue basse d’Orléans, on rencontre la Douane et pas très loin les bâtiments de l’Arsenal qui a donné son nom à une rue, elle aussi autrefois très animée, doublant la rue d’Orléans  et aboutissant au tunnel  (Passage Boutin) qui rejoint la place de La Perle. Au dessus, l’église Saint-Louis.Sur la gauche, la rue Matelot Landini (ex-rue de Mers-el-kébir qui, à l’origine englobait aussi le rue de l’Arsenal)) qui rejoint la place de la République.

Cette rue de l’Arsenal avait une particularité  (pas celle de m’avoir avec mon frère René au nombre de ses habitants…non  . !)En remontant la rue, sur le côté droit, une grande partie des maisons étaient adossées à la montagne, taillée à pic pour permettre leur construction. Voilà pourquoi on rencontrait souvent, au 3ème ou 4ème étage, de coquets jardinets….à celui qui avait le plus beau.

C’est aussi sur le flan de cette montagne qu’est accroché le quartier de La Calère….il grimpe jusqu’au plateau du Jardin Welsford (voir plus haut)

 

Encore quelques ligne sur la rue d’Orléans car  nous ne pouvons ignorer la Posada Espagnola qui était une véritable auberge Espagnole avec tout le folklore que nous pouvons imaginer., Il semblerait , au travers de vestiges présentés au musée d’Oran que cette maison fût construite en 1774 par le Général espagnol  Alvarado, alors gouverneur, c’était une maison municipale….il se dit aussi que  c’est le Bey Boukabous qui l’a faite en 1810, l’offrant à Hassan( dernier bey d’oran) qui la vend, à la veille de sa fuite, au consul Welsford, qui lui-même la cède quelques années après.

Au pied du terre plein où avait été construite la pêcherie, la place d’Orléans, place Emerat de notre jeunesse, Une fontaine espagnole, une de celles qui apportait à Oran cette eau douce, indispensable. Edifiée en 1789 par la junte espagnole.Il y avait une inscription et un magnifique écusson représentant les Armes espagnols de la ville d’Oran….hélas elle n’existe plus ….heureusement, les photos sont là.

 

A bientôt les amis pour continuer ce périple à travers notre quartier qui n’a pas fini de vous surprendre !

 

Texte de Guy Montaner


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