
Découvrez quelques perles de notre *forum envoyées par nos amis – métaphores, récits...*
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1- "L'Homme aux espadrilles"
Il me semble avoir vu pour la première fois le film " les espadrilles " au Familia en
1950.
L'adaptation du roman à l'écran était fidèle. Le héros ne savait de quel côté diriger ses pas, mais la foi en ses
espadrilles soutenait son courage, et il comptait sur la divine providence pour que les cordes
de sa semelle tiennent. Le ciel vint, en effet, à son secours. Une enseigne " prisunic " perchée sur le haut d'une devanture s'offrit à son regard. Il eut bientôt franchi les quelques mètres qui conduisaient au magasin.
Sur le seuil, un négro vêtu de deuil se tenait pensif, interrogeant du regard l'homme aux espadrilles.
" Par pitié Banania, dit-il en s'avançant, ne refusez pas l'entrée à un pauvre enfant qui a grand besoin de secours. Bentata ne veut plus me faire crédit. "
Le négro, nous l'avons déjà dit, était doué d'une force physique peu commune . Aussi, après avoir scruté l'intrus, le portait-il au-dessus de sa tête pour le projeter vers la place d'Armes.
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Voici la suite du film visionné au Rex où le prix des places est identique à celui pratiqué par le Familia.
Les 2 lions arpentent la Place d'Armes conduisant au Prisunic. Tantôt trottant en remuant la queue, tantôt, au contraire, marchant à pas lents, pesamment, ployant sous le poids de leur bronze.
Sur le cou de l'un d'eux, l'homme aux espadrilles se prenait pour un cornac; juché en équilibre il les encourageait de la voix leur parlant comme à des Calériens.
Les espadrilles collées au flanc de la bête comme des éperons, ne servaient pas à corriger la formidable monture, mais à leur indiquer la route à suivre pour mener la besogne à bien .
A la vue du négro, Africain dans l'âme, les Rois du parvis de la Mairie lui témoignèrent une profonde affection.
Car chaque matin, avec cérémonial, il les descendait de leur piédestal pour les faire pisser.
L'enfant aux espadrilles usées dont l'intelligence était identique à ses semelles, sautaen hâte de sa monture pour se cacher dans un bosquet du cercle militaire.
Ami Arsenalien, les langoustines du Rex chatouillant mon anatomie, je vais tâcher de mettre quelques sous de côté pour voir la suite du film à l'Escurial.
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Amis d'en bas, toujours à la limite du bon gout mais sans jamais y tomber .... je remarque que les espadrilles viennent de changer de pieds et retrouvent leur véritable proprietaire qui m a semblé avoir déjà croisé du coté du canon!!!!
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Personnellement je ne retiens que le mot zéro.
Pour faire plaisir à un barbu qui n'admet pas que le rasage de quelques hideux poils le ramènent à l'âge de sa communion.
Disant que l'homme aux espadrilles a vu le jour dans un triangle formé par la base du caminico de la muerte, rue Jean Bart, le haut de la rue de l'Arsenal, passage Boutin et la crête du jardin Westford.
Quoi que je reste convaincu que malgré le port du pantalon golf, certaines rues du quartier ont également usé des savates.
Au Régent, après avoir réservé ma place sur croquis au crayon bleu, ,je m'installe pour voir la suite du film.
Si le brave garçon n'ignorait rien des subtilités de son quartier, en revanche, il était tout à fait ignorant de la vie des habitants de la ville. Sortant de son bosquet où il s'était caché, il s'approcha timidement du négro du Prisunic pour
lui demander d'apprendre.
Alors, là, c'est le tournant du film, l'épisode le plus poignant. Devant son désarroi, il le prend avec tendresse sur ses genoux et lui dit :" Divise dans ton esprit les hommes en deux catégories; ceux qui portent des espadrilles,
et ceux qui n'ont portent pas ."
Et afin de ne pas le traumatiser, devant sa quête de s'instruire, il lui conseilla de commencer par la rue de la Révolution.
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Notre Calérien aux espadrilles n’en pouvant plus d’attendre, me remet le quatrième résumé de son périple.
Il me demande de l’expédier de toute urgence. Il parait que celui qui se prend pour le Roi d’Orléans l’aurait exigé.
Je m’exécute.
Quelle chaleur ! Je lève les yeux et je vois tout la haut Santa Cruz. Je décide donc d’y aller faire un tour. Cette fois-ci j’irai pieds nus sur les chemins.
Au dessus d’Oran c’est la montagne de Santa-Cruz, le plateau et les mille ravins qui y mènent.Des routes jadis carrossables, s’accrochent au flanc des coteaux qui dominent la mer. Au mois de janvier, certaines sont couvertes de fleurs. Pâquerettes et boutons d’or en font des allées fastueuses bordées de jaune et de blanc.
De Santa Cruz, tout a été dit. Mais si j’avais à en parler, j’oublierais les cortèges sacrés qui gravissent la dure colline, aux grandes fêtes , pour évoquer d’autres pèlerinages.
Oran a aussi ses déserts de sable, ses plages.Le soleil, le vent léger, le bleu cru du ciel, tout laisse imaginer l’été, la jeunesse dorée qui couvre alors la plage, les longues heures sur le sable et la douceur subite des soirs.Il fallait aller plus loin pour découvrir un paysage toujours vierge, de longues dunes désertes. Sur ces plages d’Oranie, tous les matins d’été ont l’air d’être les premiers du monde. Tous les crépuscules semblent être les derniers, agonies solennelles annoncées au coucher du soleil par une dernière lumière qui fonce toutes les teintes .La mer est outre-mer, la route couleur de sang caillé, la plage jaune. Tout disparait avec le soleil vert; une heure plus tard, les dunes ruissellent de lune. Ce sont alors des nuits sans mesure sous une pluie d’étoiles. Des orages les traversent parfois, et les éclairs coulent le long des dunes, pâlissent le ciel, mettent sur le sable et dans les yeux des lueurs orangées.Mais ceci ne peut se partager. Il faut l’avoir vécu. Tant de sollicitude et de grandeur donne à ces lieux un visage inoubliable.
Bueno, basta ya. Je rentre. Mes pieds ne me font pas mal, à la Calère, nous avons l’habitude de marcher pieds-nus. Les esprits mal pensant vont dire, j’en suis certain, que les Calériens sont des va-nu– pieds. A la prochaine…..
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Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Le bruit de la mer, le soleil, les dunes chaudes m’ont tenu éveillé. Je décide donc d’y retourner, toujours pieds nus.
Dans la petite aube tiède, passée les premières vagues encore noires et amères, c’est un être neuf qui fend l’eau, si lourde à porter, de la nuit.
Le souvenir de ces joies ne me les fait pas regretter et je reconnais ainsi qu’elles étaient bonnes.Après tant d’années, elles durent encore, quelque part dans le cœur aux fidélités pourtant difficiles. Et je sais qu’aujourd’hui, sur la dune déserte, si je veux m’y rendre, le même ciel déversera encore sa cargaison de souffle et d’étoiles. Ce sont ici les terres de l’innocence.
Ö matin d’Oranie! Du haut des plateaux, les hirondelles plongent dans d’immense cuves où l’air bouillonne .La côte entière est prête au départ., un frémissement d’aventure la parcoure.Demain, peut-être, nous partirons ensemble.
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Abasourdi par autant de beauté, notre Calérien aux espadrilles, s’en alla retrouver la douceur de son barrio. Arrivé Place Isabelle, un jaleo pas possible; une foule en liesse l’attendait aux cris de « viva Paquito ». Les Calériennes veulent le toucher, l’embrasser. Durant la bousculade un objet tombe de la poche arrière du pantalon de Paquito. Vifs comme l’aigle sur sa proie, deux jeunes se précipitent pour le ramasser.
Il s’agissait, vous l’avez deviné, de nos deux granujas Néné et Gaby. Ils avaient en main un livre. Dès les premières pages, ils comprirent. Nous étions en présence d’un plagiat. Malins, ils s’en doutaient un peu. Paquito qui n’avait pas connu M. Cazalé ni encore moins Alcaydé ne pouvait être l’auteur de ces textes. Voyous au grand cœur, ils placèrent délicatement le livre d’où il était tombé.
Et les Calériennes et les Calériens voyaient déjà en Paquito un nouveau CAMUS.
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Dans notre rôle d'Arsenalien, nous paraissons souvent durs, mais il ne faut pas toujours se fier aux apparences.
Nos esprits frondeurs sont plein de soucis, de responsabilité s, et c'est ce qui explique la mauvaise humeur que
nous laissons parfois paraître ...
Nous voudrions que peu à peu, les autres rues du quartier de la Marine se manifestent, prennent confiance,
qu'elles n'écoutent pas les potins de quelque vieux aigri...
A notre humour décapant, l'homme aux espadrilles resta plusieurs jours enfermé dans ses appartements, où
ses amis les plus intimes n'avaient osé pénétrer. Lorsqu'il se montra pour la première fois à leurs yeux, chacun remarqua avec une douloureuse surprise que ses cheveux avaient beaucoup blanchi; que sa taille fière et imposante s'était sensiblement inclinée : Il avait vieilli de dix ans.
La douleur morale avait brisée le chêne robuste. Il était confronté à l'évidence.
Au fur et à mesure qu'il rassemblait ses idées, mais avec moins de facilité que n'aurait eu un Arsenalien, il essayait de rassembler ses souvenirs, de faire jouer la mémoire ...
Il se plongea alors dans de profondes réflexions, il réfléchissait, réfléchissait. ..et, de déductions en déductions, un large sourire passa sur son visage anxieux. Il se mit à flatter ceux du bas de la rue de l'Arsenal dont la
fraternité lui apparaissait plus évidente.
S'ils décrivaient si bien les travers des Calériens, c'est qu'ils les regardaient avec un intérêt auquel s'unissait de la compassion que la rue fractionnée était loin de témoigner.
Un murmure d'admiration répondit à ces réflexions, et l'homme aux espadrilles héros radieux contemplait avec un regard nouveau et un doux orgueil le canyon bien-aimé.
Pendant plusieurs jours on retint Place Isabelle les deux animateurs du Forum, et il y eut fêtes et grande liesse en leur honneur, car on tenait à les dédommager un peu des dures vexations qu'ils avaient endurées à la suite des propos malfaisants de la rue fractionnée.
Hormis la rue ou même les natifs ne reconnaissent pas leur antre, un seul semblait ne pas s'associer à l'allégresse générale: Le transfuge dont la visière de son casque restait souvent à demi-baissée, comme s'il eut voulu dissimuler sa condition de réfugié apatride.
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2 – le "Centre d'Oran"
Par ces belles journées d'hiver, ma sœur et moi, avons pour habitude de nous installer "Au petit soleil " boire " un petit café", sur notre beau balcon qui domine toute la place Kléber, avec en prime, vue sur la place de la République.
Point stratégique par excellence, il nous est permis, à l'heure ou tout " cette Gente laborieuse" retourne au boulot, d'observer tout le trafic qui peut s'exercer à une heure pareille.
Toute la calère, toute la rue d'Orléans, la rue de l'Arsenal, et toute ces rues de la marine qui remontent du port, pour se rendre au centre ville en empruntant la rue Phillipe et la rue de Gênes,défilent devant nos yeux.
Plus aucun secret pour nous.
Lieu de rendez-vous, la pharmacie Hugouneng; L'ancêtre connaît bien , pour y avoir travaillé étant gamin.
Point de départ des bus, des taxis, des voitures particulières.
Que histoires d'amour, de flirts, avons nous vu naître, progresser, se faire, et se défaire.....
Allez, je vous laisse raconter la suite......
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Certains d entres vous se plaise depuis quelques jours de tirer à boulet rouge sur le centre historique d'Oran et qui plus est sur ses nobles habitants n'hésitant pas jusqu'a les qualifier de va nus pieds et d ignards.
Nous reconnaissant là, les qualités qui ont été toujours les votres,Messieurs de la basse.... delicatesse et tac
Mais vous aurez beau-dire, beau-faire, et employer tous les ruses que vous croyez opportunes vous n'arriverez pas à destabiliser un Calérien qui, de plus se rejouit à vous lire de voir que finalement vous avez beau tourner et retourner,à la Calére toujours vous revenez; ce qui prouve encore une fois, que vos petits callejons de
la rue de l'Arsenal et autre Orléans n'étaient rien d'autre que des lieux de passage obligés sans aucun intéret ni attrait particulier
De plus avec vos nouveaux amis ne vous donnez pas de mal à chercher le centre d'Oran car celui-ci est situé dans sa Capitale et nul part ailleurs, j'ai nommé bien sur La Place Isabelle à la Calére. Et ce n'est pas une borne planté dans un coin de rue qui changera quelque chose. La vraie vie ne vous déplaise messieurs à la Calére c'ETAIT.
Et pour finir je vous offre un petit proverbe Calérien:
"A cada uno lé picava lo qué lé picava y a mi abuelo les picavan los ouevos."
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Y en a qui ne manquent pas de culot.....!
Dire que le centre de notre Oran se trouvait ....place Isabelle ou encore sur une stèle perdue près de la place Kléber ou République!!! !
Pos et quoi encore....? A qui veulent-ils faire croire de telles tonterias?
Tout un chacun se doit de reconnaître que le véritable "CENTRE" , c'était...... ..... le Bar Nautic, pos bien sur, point névralgique de par sa situation.
L'arrêt de Trolleybus en face, la Posada en face, la Fontaine en face, la Pissotière en face, la Place Emerat en face, et évidemment l'Ecole ......en face.
Equidistant aussi bien du Patro que de la Pouponnière, de la place Nemours à celle de la République, du Port que d"Onville", et j'en passe.....Voilà un simple rappel pour faire taire ces commentaires sans fin.
Et que la 'Vigie" de la place Kléber ne vienne pas me contredire, sinon ....péléa!!! A moins que notre Choupotois en rajoute , en prétendant que le le Centre se trouvait du côté du ....."Météore" !
Mas vale ser ciego y tonto....... ...
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La vigie de la place Kleber,cher cousin, te répond qu’elle était bien mieux placée que toi avec ton cher Nautic pour être au courant de tout ce qui se passait à la marine, car bien plus en hauteur que toi et sans sortir de chez elle, elle observait tout. Je ne dirais pas qu’elle était le centre d’Oran mais assise sur le centre d’Oran. Sans rancune….en attendant la suite
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Povre de vous Marineros perdidos des année 62......
je peux vous affirmer car lu dans un journal d'El Ouaran..avec la démographie "galopante" de ces quarante sept derniere année le centre d'Oran c'est tout simplement déplacé..et ou il se trouve actuellement
a la hauteur de la salle du "METEOR" EX..avenue Aristide briand à CHOUPOT.....
actuellement " Chouf el Sarahuel" ... que voulez vous c'est comme cela que les petits oranais déchiffrent "Choupot" en Arabe...
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Après un ultime regard nostalgique, je me mets en quête de découvrir Choupot sur un plan d'Oran de 1952.
Gambetta, Carteaux, Bel Air, St Eugène, Delmonte,Lamur, Boulanger, Eckmühl, village nègre, St Antoine, Delmonte, le centre ville, les bas quartiers de la Marine.
Ma vision est-elle trouble ? Je vois que tous mes efforts sont vains.
Un silence étrange enveloppe mes recherches. Il n'y a aucune trace de Choupot !
J'irai droit aux faits:
Depuis quand Choupot existe-t-il ? Depuis quand doit-on taire la vérité ? Qu'elle farce intolérable !
En temps voulu, je répondrai au Calérien qui en redemande, un silence glacial suffira pour la rue fractionnée.
Mais, pour l'heure, nous avons une tragique affaire à régler :
Déterminer la date de création du quartier de Choupot.
Ce n'est pas sans tristesse, croyez-moi, que j'appelle votre attention sur ce soit-disant choupotois, qui se permet de critiquer les us et coutumes ancestrales de notre quartier.
J'envisage une explication simple à ce mystère, il se peut que notre transfuge soit né au "Jhambri !
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Sans vouloir faire de peine, le centre est par définition le point zéro. Tout ce qui l'entoure rayonne: La rue de l'Arsenal étant éloignée du point zéro, elle ne pouvait que briller.
Andrée, demande à l'homme aux espadrilles où il mettait la queue de la casserole !
……………………………………; en el culo!!
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Si on se lance dans des raisonnements mathématiques, évidemment le centre est le point zéro. Mais comment tracer un rayon de cercle sans partir d’un point capital et indispensable ! Il n’y a qu’un seul centre autour duquel gravite une infinité de rayons
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