L'Ecole de la Marine (ou école Emerat) était situé, sur la place éponyme, au centre d’un périmètre délimité par le jardin Westford, la Calère, la Pêcherie, la rue Ch. Quint, la place de la République et la place de la Perle.

L'Ecole de Garçons.

Depuis la place ou "réplacette", l’école de garçons dominait la rue d’Orléans, imposant bâtiment sur deux niveaux avec sa façade blanchie à la chaux ; à la gauche du portail d'entée, ses rangées de grandes fenêtres superposées définissaient le préau et les classes des deux étages, tandis qu'à droite se délimitaient l'infirmerie et les appartements de fonction.

La grande majorité des enfants du quartier a fréquenté cette école, du cours primaire jusqu’à l’entrée en sixième ou jusqu’au certificat d’études ; elle symbolisait toute une enfance, aussi bien studieuse que chahuteuse, insouciante et heureuse.

Pour les adultes que nous sommes devenus, les images sont conservées précieusement en notre mémoire, comme les parties de foot-ball sur la place dénommée "réplacette" ou « pescatéria » (rappel des anciennes ventes aux poissons sur le même emplacement),
les bagarres également où les « trompazos » fusaient de part et d’autres, le « pitchac », les « pignoles », le "Tour de France avec les platicos", etc….

Quant aux instituteurs, "los maestros d'escuela", chacun a marqué de son empreinte son passage à la Marine et a su inculquer à chacun la valeur du respect et de la discipline, la soif de connaissances et le goût du savoir : du directeur, Mr Alcaydé en passant par MM. Pureur, Abad, Morro, Candes, Vicente, Sidoune, Korchenoff et autres…..sans oublier les incontournables, MM. Tisano et Cazalet.

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Mr Abad...................................Mr Alcaydé

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Mr Cazalet.....................................Mr Tisano

Un instituteur de l'école Emerat : Louis SOCCOJA
Il se destine au départ à l'état ecclésiastique, mais ne trouve pas sa vocation au séminaire. Il étudie le droit mais l'abandonne rapidement pour participer au débarquement et effectuer la campagne de France avec le Régiment le plus décoré de France : L'infanterie coloniale du Maroc.
Il obtient la croix de guerre avec deux citations et la médaille militaire. Il prend part à la guerre d'Indochine et à son issue, entre alors à l'Education Nationale.
Le chemin n'est pas facile. Il enseigne d'abord dans les douars en Algérie.
Son premier poste à Oran est l'école Lamur au village nègre. Il est affecté à l'école Emerat de la Marine en 1956. Face aux Marineros, il se définie comme maître d'école assez sévère.

L'Ecole des Filles

L’entrée de l'école des filles était différente ; elle se trouvait du côté de la rue A. Sans, celle qui descendait de la « Casa Rota » et de la rue de l’Arsenal, artère où se situait Mr Ruiz et son "burro".

Les deux établissements étaient accolés, mais si les classes des garçons donnaient sur la réplacette , celles des filles s’étalaient, sur deux niveaux également, le long de la rue E. Léonie, rue du Patronage de la J.U.

De nombreuses filles du quartier ont fréquenté cette école, malgré la concurrence de celle des Sœurs Trinitaires; venant de la Calère ou du Callejon, elles ont suivi les enseignements du C.P jusqu’au Certificat d’Etudes au cours d’une jeunesse basée sur des principes strictes, mais ô combien agréable et divertissante; que de patience de la part des institutrices, Mmes Dura, Deharo, Balsa, Sebban, Mlles Georges et Rivière, sans oublier évidemment la directrice Mme Chabrerie ( Manuela ).

Ces maîtresses ont donné tant de leur temps afin d' inculquer les valeurs fondamentales de la vie que sont le savoir, la connaissance, le respect, la discipline et la générosité.

La Pouponnière

Cette maternelle, à proximité de la place Nemours, accueillait les bambins ""marineros" à peine sortis des jupes de leur maman; une seule classe, mais surpeuplée, permettait à ces jeunes pousses de découvrir les prémices de la scolarité, sous la houlette d'une institutrice aimable (Mme Gesnel,) et d'une aide bienveillante, autour de tables rondes avec chaises adaptées à leur âge.

Une jolie cour fermée, aux aromes particuliers,avec toilettes et lavabos toujours propres, tenus de la sorte par la concierge, Mme Molina, constituait le lieu privilégié des petits écoliers qui couraient ça et là, criaient et rigolaient à pleins poumons dans leur jeux ingénus et inoffensifs.

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